Collège des Généralistes Enseignants de Picardie

CNGE

Mémoires, Bibliographie 2007

Florent Verfaillie

22/05/2008

Liste des mémoires du DES de Médecine Générale ayant obtenu la mention "bibliothèque" soutenus au cours de l’année 2007. Ces mémoires sont disponibles à la bibliothèque du Département :

-  Crison S, Bruandet P. Perception et comportement des patients face aux médicaments génériques. Enquête dans un cabinet de médecine générale auprès de 64 patients.
-  Mane C, Bony M. Vécu de la maladie arthrosique et prise en charge de l’arthrose par le patient. Entretien auprès de 23 patients.
-  Pery M, Texier A. Le problème de la démographie médicale : Les souhaits des internes de médecine générale, compares aux motivations et aux modalités d’exercice de médecins généralistes en fin de carrière installés en zone rurale axonaise .
-  Le Loup G, Dufour C. Sommes-nous prêts ? Système de sante local et acteurs opérationnels face a la menace de pandémie aviaire.
-  Chebboubi M, Chatelain G. Orientation des médecins généralistes en picardie au terme de leur résidanat. Etude réalisée à la faculté de médecine d’Amiens sur les promotions sortantes de 2004 et 2005.
-  Bethembos CE, Fraignac H. A propos du vécu de l’épilepsie en médecine de ville.
-  Baillet Caroline, Boulnois Catherine. Le reflux gastro-oesophagien du nourrisson. Etude de la pratique de 26 médecins généralistes.
-  Salingue-Grimaux C, Borgne JY. La tuberculose : faut-il maintenir l’obligation vaccinale ?
-  Gonzalez-Gaget S, Beyls D. « Les maisons de santé pluridisciplinaires : l’avenir des soins primaires ? » Qu’en pensent les internes de Médecine Générale picards ?
-  Lasbleiz C, Fraignac H. Harcèlement moral au travail : rôle du médecin généraliste ?
-  Nappez S, Boulnois C. Intérêt du dépistage des infections urogénitales à chlamydia trachomatis chez les femmes de moins de 25 ans en médecine générale : analyse de l’échec d’une étude.

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Crison Sandra, Bruandet Pascal

Perception et comportement des patients face aux médicaments génériques. Enquête dans un cabinet de médecine générale auprès de 64 patients.

Le développement du marché des médicaments génériques fait parti de la politique de réduction des dépenses de santé depuis 1996. Grâce aux mesures incitatives comme le droit de substitution accordé aux pharmaciens, la prescription en DCI, et l’instauration du TFR, la consommation des génériques progresse. L’économie réalisée en 2006 est estimée à près d’1 milliard d’euros.

Les patients ont été responsabilisés tardivement : ils sont depuis 2003, pénalisés financièrement s’ils ne choisissent pas le générique dans un groupe soumis au TFR.

Nous avons réalisé une enquête dans un cabinet de médecine générale auprès de 64 patients à l’aide d’un questionnaire afin d’évaluer leur connaissance, leur perception et leur comportement face aux génériques.

80% des patients interrogés ont une perception positive des génériques et sont confiants : 53% les acceptent facilement, et 27% sont plus indécis, attentistes. Les 20% restants ont une perception négative.

89% des patients pensent avoir déjà consommé un générique. 23% des assurés sociaux sont mal informés. La majorité de la population étudiée considère le générique comme l’équivalent du princeps et estime que son utilisation participe à combler le déficit de la sécurité sociale. 30% des personnes interrogées sont réticentes à accepter un générique pour soigner une maladie grave. Près de la moitié a déjà utilisé un générique en automédication. 14% ont ressenti un effet indésirable attribué au générique.

Les malades chroniques paraissent satisfaits de leur traitement par un générique, mais 45% d’ entre eux ont éprouvé des difficultés pour s’habituer au générique, et 13% pensent avoir commis des erreurs dans la prise de leurs médicaments.

La relation de confiance avec les professionnels de santé est essentielle pour favoriser une meilleure observance du traitement. Le médecin a un rôle de préparation et de réassurance auprès du patient.

Les médicaments génériques s’imposent peu à peu dans les esprits et dans les actes des différents acteurs de santé.

Toutefois l’information des patients sur les génériques reste insuffisante et mal comprise. Apporter une information ciblée et compréhensible est primordiale pour favoriser une meilleure adhésion et une plus grande responsabilisation des patients.

Mots clés : Médicaments génériques-patients-perception-comportement-substitution

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Mane Claude, Bony Marc

Vécu de la maladie arthrosique et prise en charge de l’arthrose par le patient. Entretien auprès de 23 patients.

Les recommandations dans la prise en charge de l’arthrose sont connues. Elles comportent des traitements médicamenteux et non médicamenteux. Seulement si les médecins décident des soins, ce sont les patients qui choisissent de les appliquer. Il est intéressant d’étudier la prise en charge de l’arthrose par les patients, afin de connaître les points que nous pourrions améliorer dans notre pratique. Pour mon étude, j’ai choisi un questionnaire dirigé comportant trois parties : l’analyse des principaux déterminants de l’arthrose dans la population étudiée, l’étude de la prise en charge de l’arthrose par le patient et du retentissement de l’arthrose dans sa vie quotidienne.

La population étudiée est de 23 patients (20 femmes et 3 hommes) se plaignant d’arthrose. Ils ont été rencontrés au cabinet des deux médecins généralistes chez lesquels j’ai réalisé mon stage pratique, et ont été interrogés par téléphone.

Les principaux résultats révèlent que :

-la population étudiée est relativement active, seulement 7 patients ne pratiquent pas d’activité sportives et aucun d’entre eux n’est grabataire. La moyenne d’âge est de 72,6 ans, et 14 patients ont un indice de masse corporel (IMC) supérieur à 25 Kg/m2.

-les traitements non médicamenteux sont relativement bien conseillés par les médecins et suivis par les patients, excepté le port d’orthèse (sur les 10 patients présentant une arthrose des extrémités, le port d’orthèse a été conseillé à seulement 4 patients). En ce qui concerne la perte de poids, elle a été conseillée à 12 patients sur les 14 qui présentaient un IMC supérieur à 25Kg/m2 mais seulement 2 patients déclarent être soulagés sur les 11 qui ont essayé.

-les recommandations pour les traitements médicamenteux sont relativement suivies. Mais l’utilisation de l’Echelle Visuelle Anatomique (EVA) révèle des incohérences entre le niveau de douleur exprimé par les patients et la décision thérapeutique décidée par les médecins.

-78,3% des patients interrogés déclarent être suivis uniquement par leur médecin généraliste pour leur arthrose. Si la confiance est la raison évoquée le plus souvent par les patients (41,2%), l’écoute et les explications ne représentent que 2,9% des raisons évoquées.

-l’utilisation de questionnaires d’évaluation est intéressante dans le suivi de l’arthrose. Cependant, il n’existe pas de questionnaires de qualité de vie spécifiques pour l’arthrose qui soient adaptés à la médecine générale.

En conclusion, je pense que nous pourrions mettre l’accent sur l’éducation dans le cadre d’une consultation « arthrose » comme cela est fait pour d’autre maladie chronique comme le diabète. L’utilisation plus fréquente de l’EVA nous permettrait de mieux adapter notre traitement à la douleur ressentie par les patients et de vérifier son efficacité. Il reste à développer les questionnaires de qualité de vie adaptée à notre pratique afin d’optimiser notre suivi.

Mots clés : arthrose, médecine générale, questionnaire d’évaluation, qualité de vie

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Pery Marie, Texier Alain

Le problème de la démographie médicale : Les souhaits des internes de médecine générale, compares aux motivations et aux modalités d’exercice de médecins généralistes en fin de carrière installés en zone rurale axonaise

La problématique de la démographie médicale connaît une acuité particulière dans certaines régions françaises. La Picardie, en particulier le département de l’Aisne, est une région peu enviable au regard de ses indicateurs de santé, notamment ceux relatifs à l’offre de soins. Les pouvoirs publics ont, depuis quelques années, mis en place des aides à l’installation et au maintien des médecins dans les zones sous médicalisées. Ces mesures restent inefficaces. Les autorités menacent donc de mettre en place des mesures plus autoritaires, qui font l’objet de beaucoup de débats actuellement.

Nous avons interrogé les internes de médecine générale et les résidents de troisième année sur leurs motivations pour la médecine générale et sur leurs projets d’exercice futur. Nous les avons comparés aux témoignages de médecins généralistes, en fin de carrière, installés en milieu rural axonais.

Les résultats de notre travail mettent en évidence une image relativement bonne de la médecine générale en milieu rural, mais qui, pour autant, n’incite pas les internes à vouloir s’y installer. Leurs priorités étant les conditions de travail et la qualité de vie, la mise en place de maisons médicales pluridisciplinaires dans les zones rurales démédicalisées inciterait probablement ces jeunes à venir y travailler.

Mots clés : médecine générale, démographie, aides à l’installation, Zone rurale, démédicalisation

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Le Loup Guillaume, Dufour Colette

Sommes-nous prêts ? Système de sante local et acteurs opérationnels face a la menace de pandémie aviaire

INTRODUCTION. Dans le plan gouvernemental français de préparation à la grippe aviaire, un rôle majeur est réservé aux médecins généralistes hospitaliers et libéraux. A ce jour, il n’y a pas de recherche de terrain analysant la préparation française à la pandémie aviaire. L’objectif de notre étude est d’évaluer, à l’échelon local et opérationnel, la préparation des différents acteurs, en particulier des médecins généraliste hospitaliers et libéraux, à la pandémie et d’en déduire les dispositifs de santé qui se mettront effectivement en place.

MATERIEL ET METHODE. Une enquête qualitative a été réalisée en 2006 et 2007, principalement dans le Morbihan et secondairement dans le Somme, auprès des acteurs locaux de la préparation à la pandémie, principalement des médecins généralistes. L’information a été recueillie par l’observation directe au sein de services hospitaliers, des entretiens semi-directifs, et une étude de la littérature internationale.

RESULTATS. A l’échelon local, la menace de pandémie aviaire paraît faiblement crédible. Cette perception de la menace s’accompagne d’une faible mobilisation des différents acteurs de santé. Dans ce contexte, les formations prévues par les autorités sanitaires nationales ont été diversement réalisées et suivies, peu en milieu hospitalier, davantage dans le secteur libéral. D’autre part, l’organisation du dispositif de soins à mettre en place encas de pandémie, confiée le plus souvent à des personnes occupant des postes subalternes, est encore embryonnaire. Ce constat vaut pour l’adaptation des structures de soins existantes et pour la création des nouvelles structures prévues par le Ministère de la santé. Des différences existent cependant entre les deux départements étudiés, en termes de mobilisation, d’acteurs impliqués et de coopérations. Deux « modèles » de réponse a une pandémie aviaire sont mis en évidence : le modèle « volontariste » et le modèle « conservateur ».

CONCLUSION. Notre recherche montre les limites de la préparation française à la pandémie aviaire et établit le rôle central mais ambivalent des médecins généralistes. Elle remet en question les résultats de la principale étude publiée sur cette préparation et propose plusieurs facteurs explicatifs des résultats. Enfin, notre recherche suggère des pistes de travail pour améliorer le processus de préparation, en particulier dans le domaine de la communication sur la pandémie aviaire, et de l’organisation de ce processus.

Mots clés : grippe aviaire, médecins généralistes, préparation.

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Chebboubi Michèle, Chatelain Ghislain

Orientation des médecins généralistes en picardie au terme de leur résidanat. Etude réalisée à la faculté de médecine d’Amiens sur les promotions sortantes de 2004 et 2005

En 2004 et 2005, 112 résidents ont été formés à la faculté de médecine d’Amiens. Cette étude concerne leur devenir professionnel et personnel. Son objectif est de décrire leur situation actuelle.

Ce travail s’appuie sur un questionnaire anonyme adressé à chacun des résidents concernés.

Les résultats montrent que cette population présente une mixité équitable et qu’elle est issue de l’ensemble du territoire avec une importante proportion de picards d’origine.

La grande majorité a fait le choix de vivre et de travailler en Picardie et n’envisage pas de la quitter dans l’avenir. Peu de départs hors de la région sont retrouvés. Tous sont motivés par des raisons personnelles et non influencés par l’activité professionnelle des personnes concernées.

Ce travail met également en lumière l’inégale répartition des jeunes médecins entre les différents domaines d’activités qu’offre la médecine générale : la moitié d’entre eux pratiquent actuellement des remplacements, plus d’un tiers exercent dans un établissement hospitalier et une faible proportion a ouvert son propre cabinet.

La jeunesse de la population étudiée peut en partie justifier les chiffres, cependant très peu à l’avenir envisagent de s’installer en libéral. Ils reprochent à cette activité : l’isolement, les horaires trop contraignants et la charge administrative trop importante. Par le biais d’enseignements supplémentaires ils envisagent plutôt de s’orienter vers une activité différente (urgence, prévention...) en faveur de conditions de travail moins difficiles, permettant de préserver la vie personnelle.

Ainsi, l’analyse de la population étudiée montre que ce n’est pas la fuite des jeunes vers d’autres régions qui appauvrit la médecine générale en Picardie, mais le manque de nouvelles installations. Ce résultat confirme les causes déjà connues des disparités concernant la démographie médicale actuellement.

Mots clés : médecine générale - Picardie - orientation - résidents

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Bethembos Charles Edouard, Fraignac Hubert

A propos du vécu de l’épilepsie en médecine de ville.

Le médecin généraliste, notamment de part son nouveau statut de médecin traitant, doit faire face à une mission de synthèse, de coordination et d’adaptation personnalisée des soins curatifs et préventifs. L’objectif de ce travail est de faire l’état des lieux du vécu des patients épileptiques de nos jours et d’évaluer leurs besoins, d’une part et d’autre part, évaluer les habitudes des généralistes ainsi que leurs besoins éventuels. Tout ceci afin de mettre en parallèle les deux études.

La première enquête a été soumise à une population de 100 patients par l’entremise de l’association épilepsie-France ce qui a permis de récupérer 24 questionnaires patients. Les points essentiels mis en évidence dans ce recueil sont l’impact négatif de l’épilepsie tant sur le plan social qu’économique ou scolaire. Dans un second temps, les patients ont exprimé un net manque d’informations reçues par leurs médecins sur les aides non médicales ainsi que sur les associations de patients. Les patients ont enfin exprimé leur besoin d’être informé (23 sur 24 patients ayant participés) par leur généraliste plus que quiconque.

La deuxième étude était destinée aux médecins contactés par l’intermédiaire des données du site de l’URML de Picardie. Ce recueil nous a permis d’obtenir 21 questionnaires médecins exploitables. Les points essentiels mis en évidence dans cette deuxième étude sont la méconnaissance des aides non médicales à apporter aux patients, la méconnaissance des associations de patients, la méconnaissance des nouveaux antiépileptiques. Ce qui montre un manque d’informations qui se répercute dans l’étude destinée aux patients.

Ce travail, basé sur des effectifs faibles, donne un premier aperçu sur la situation pratique concernant l’épilepsie en médecine de ville. Toutefois, dans cette étude, le recueil patients ne correspond pas géographiquement au recueil médecin. Il serait donc intéressant d’étendre cette étude sur le plan national afin de pouvoir comparer les résultats obtenus ici.

Mots clés : médecine générale - épilepsie - vécu

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Baillet Caroline, Boulnois Catherine

Le reflux gastro-oesophagien du nourrisson. Etude de la pratique de 26 médecins généralistes.

Le reflux gastro-œsophagien est défini comme le passage involontaire du contenu gastrique dans l’œsophage. C’est une pathologie fréquente chez le nourrisson et donc, à laquelle le médecin généraliste est régulièrement confronté. Par une méthode de questionnaires envoyés à 100 médecins généralistes de la Somme, cette étude a pour objectif d’analyser leur attitude sur le plan clinique et thérapeutique (conseils hygiéno-diététiques, médicaments) et de voir si elle est en accord avec les recommandations actuelles. 26% des médecins interrogés ont participé à l’étude. Face à un nourrisson qui régurgite, 50% d’entre eux recherchent des signes d’œsophagite, > 50% une étiologie alimentaire et 77% sont attentifs au poids et à la courbe pondérale. Le stress parental et le tabagisme passif sont peu cités alors qu’ils sont des facteurs favorisants importants. 23% des participants n’épaississent pas l’alimentation, et certains prescrivent d’emblée un traitement médical. Or, les recommandations de l’Afssaps et de l’EPGAN précisent que le traitement du reflux gastro-œsophagien commence par des mesures hygiéno-diététiques. Les laits épaissis à base d’amidon de maïs sont majoritairement prescrits (58%). Ils sont en effet mieux tolérés et permettent une diminution significative de la fréquence des régurgitations et notamment des reflux acides. Si le reflux persiste, un traitement médicamenteux est introduit : dompéridone ou alginates le plus souvent. Mais, seuls les alginates ont fait la preuve de leur efficacité. Enfin, 42% des participants pensent n’être pas suffisamment informés. Il faut surtout bien garder à l’esprit que le reflux gastro-œsophagien est un trouble fonctionnel bénin spontanément résolutif à l’âge de la marche dans la plupart des cas, afin d’éviter toute surmédicalisation des nourrissons.

Mots-clés : Reflux gastro-œsophagien, nourrisson, médecine générale, conseils hygiéno-diététiques, efficacité médicamenteuse, information.

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Salingue-Grimaux Camille, Borgne Jean-Yves

La tuberculose : faut-il maintenir l’obligation vaccinale ?

L’annonce de l’arrêt de la commercialisation du BCG multipuncture dès janvier 2006 a fait réagir le monde médical, les pédiatres comme les médecins généralistes.

J’ai pu constater que ce sujet était régulièrement abordé par mes futurs confrères et consoeurs, qui étaient réticents, voire même qui refusaient de réaliser cette vaccination intradermique chez le jeune enfant et surtout chez le nourrisson.

J’ai voulu connaître quelle était l’opinion des médecins généralistes de la Somme face à ce problème, quels étaient les difficultés rencontrées par les partisans de la vaccination et les arguments avancés par les opposants au maintien de celle-ci.

C’est pourquoi j’ai réalisé une étude rétrospective entre juin et septembre 2006 à l’aide d’un questionnaire envoyé aux médecins généralistes de la Somme et traité ensuite de façon anonyme.

Les médecins généralistes de la Somme ont montré un intérêt certain pour ce travail comme en témoigne le taux de réponses obtenues (44%).

Concernant les pratiques vaccinales avant l’arrêt de commercialisation du BCG par bague, on note que la proportion de médecins vaccinant avec cette bague est de 90% contre moins de 10% par voie intradermique. Après janvier 2006, 49,1% d’entre eux réalisent l’intradermique contre 50,9% qui ne la font pas.

Pour les premiers, cette technique demande de la maîtrise technique mais également une maîtrise de l’enfant avec une coopération parfois difficile des parents. 70% d’entre eux ont de plus rencontré des complications, en grande majorité bénignes.

Pour les seconds, le motif de refus est d’ordre personnel intriqué avec une appréhension des complications et une retenue en lien avec le jeune âge des patients concernés. Ces derniers ne sont alors pas systématiquement réorientés pour vaccination, malgré son caractère encore obligatoire au moment de l’étude.

Concernant l’avenir, les médecins sont divisés : 14% sont pour le maintien des modalités actuelles, 19% pour un arrêt total de la vaccination, la majorité (58%) pour une mesure de ciblage des populations à vacciner.

Au cours de l’été 2007, le Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports a abondé dans ce sens et a suspendu l’obligation de vaccination par le BCG chez l’enfant et l’adolescent au profit d’une recommandation forte de vaccination des enfants les plus exposés à la tuberculose.

Le médecin généraliste reste toujours en première ligne car, dès la consultation de prévention du 4ème mois de grossesse, il doit évaluer le risque de tuberculose et poser l’indication de la vaccination BCG en concertation avec les futurs parents.

Mots clés : Médecine générale, tuberculose, vaccination, intradermique

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Gonzalez-Gaget Sarah, Beyls Dominique

« Les maisons de santé pluridisciplinaires : l’avenir des soins primaires ? » Qu’en pensent les internes de Médecine Générale picards ?

Au terme de nos études nous voici confrontés aux questions d’exercice et d’installation. Tout au long de celles-ci, j’ai été sensibilisée aux données démographiques. Et alors que la Picardie est en proie à un déficit global en professionnels de santé, j’ai voulu me rendre compte de l’intérêt des internes de Médecine Générale picards, cette future génération de praticiens, pour un mode d’exercice se développant actuellement : les maisons de santé pluridisciplinaires.

Un questionnaire a donc été conçu à l’égard des internes de Médecine Générale de la Faculté de médecine d’Amiens, actuellement en formation initiale (3 promotions) afin d’établir leur formation théorique et pratique, leurs désirs concernant leur exercice futur et jusqu’à leur vision des maisons de santé pluridisciplinaires.

Les internes qui ont répondu (54%) se voient plutôt rester en Picardie (74%), pour y avoir un exercice ambulatoire (69%), en zone semi rurale principalement, et c’est dans ce cas l’exercice de groupe qui est plébiscité (63% en groupe de médecins généralistes et 23% en groupe pluridisciplinaire).

A l’évocation des maisons de santé pluridisciplinaires, l’intérêt des étudiants est incontestable : 84% y sont favorables sur un plan personnel et jusqu’à 96% s’ils se placent dans une optique d’offre de soins. Ils imaginent pour la plupart une collaboration avec d’autres généralistes, des infirmières et des kinésithérapeutes, sans oublier les secrétaires. Du côté des spécialistes, les cardiologues sont les plus attendus.

Ils relèvent de manière sensée la complexité du projet et regrettent le peu de contact avec les autres disciplines. A cela s’ajoute une demande forte d’information et de simplification des démarches d’installation.

Mais l’avis des internes de Médecine Générale picards va dans le sens du changement des mentalités observé actuellement et, au sein des maisons de santé pluridisciplinaires, ils se sentent capables d’allier une meilleure répartition de l’offre de soins, un exercice de qualité tout en préservant leur vie privée.

Qu’en est-il des autres professions de santé ?

Mots clés : Offre de soins, Pluridisciplinarité, Installation, Médecine Générale

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Lasbleiz Céline, Fraignac Hubert

Harcèlement moral au travail : rôle du médecin généraliste ?

Lors de mon stage pratique de médecine générale, j’ai remarqué qu’un certain nombre de patient venaient consulter pour des troubles qu’ils imputaient à un harcèlement moral professionnel. Je me suis alors posé la question du rôle du médecin généraliste dans une telle situation et comment pouvait-il répondre aux attentes des patients.

Pour répondre à ces questions j’ai réalisé une double étude « patients-médecin ». Les 6 patients inclus avaient tous consulté dans l’année au cabinet où j’étais en stage pour un problème de harcèlement au travail. Je les ai chacun interrogé lors d’un entretien dirigé individuel. L’étude médecin a consisté à interroger le médecin les ayant pris en charge après avoir consulté leur dossier médical. Pour pallier aux limites de l’étude, notamment le coté restrictif : « 6 patients-1 médecin » j’ai réalisé secondairement un sondage de salariés d’entreprises différentes et un sondage d’autres médecins généralistes.

Le sondage « salariés » a révélé que 68% d’entre eux consulteraient leur médecin traitant s’ils étaient stressés au travail. L’étude « patient-médecin » a révélé un certain profil socio-familial et professionnel des patients consultant pour harcèlement moral au travail. Bien que ce profil soit connu du médecin généraliste les symptômes étaient rarement repérés. Les agissements répétitifs décrits par les patients révèlent les 3 types de harcèlement moral : individuel, stratégique et institutionnel. Les conséquences sont multiples : familiales avec l’apparition de difficultés relationnelles, professionnelles avec de multiples arrêts de travail et médicales avec des atteintes psychiques et physiques présentes dans 100% des cas. En ce qui concerne le premier interlocuteur face à cette souffrance le médecin traitant est à la même position que le conjoint et la famille. Le soutien au sein de l’entreprise est souvent présent mais rarement actif et en dehors de l’entreprise il provient surtout du médecin généraliste et de la famille mais rarement des autres intervenants possibles. Les attentes des patients vis à vis du médecin traitant sont surtout l’écoute et le soulagement. Ces attentes sont le plus souvent entendues par le médecin qui y répond par l’écoute, le conseil et la prescription d’arrêt de travail et d’anxiolytiques dans la majeure partie des cas. Ce que l’on observe dans cette étude, mais aussi dans le sondage d’autres médecins généralistes, c’est que rarement le patient sera dirigé vers un autre intervenant et rarement le médecin généraliste prend contact avec le médecin du travail. Le plus souvent le patient reprend son travail sans qu’il y ai eu d’amélioration de la situation. Les hypothèses pouvant expliquer l’insuffisance de prise en charge mise en évidence dans cette étude sont : la consultation tardive des patients ; le manque de temps du médecin généraliste pour interroger son patient mais aussi pour prendre contact avec le médecin du travail et enfin la méconnaissance des différents intervenants possibles dont les consultations spécialisées en psychopathologie du travail.

Au final, comme pour la plupart des prises en charge pluridisciplinaires, le médecin généraliste a un rôle central et ses missions sont : repérer, écouter/soutenir, prescrire et conseiller/orienter.

Mots clés : Harcèlement moral professionnel, Médecin généraliste, Souffrance morale au travail, Psychopathologies du travail, Stress au travail

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Nappez Sylvain, Boulnois Catherine

Intérêt du dépistage des infections urogénitales à chlamydia trachomatis chez les femmes de moins de 25 ans en médecine générale : analyse de l’échec d’une étude

L’infection urogénitale à Chlamydia trachomatis est la maladie sexuellement transmissible la plus répandue dans le monde, elle est essentiellement retrouvée dans la population jeune. Sa dissémination se fait à bas bruit du fait de la fréquence très élevée du portage asymptomatique mais elle est la première cause d’infertilité tubaire dans les pays développé.

Ses caractéristiques sont compatibles avec un programme de dépistage, déclaré comme pertinent par l’ANAES en 2003, avec nécessité d’études pilotes, notamment en médecine générale.

Selon des études parus en 2006, sa prévalence est estimé entre 1% (étude réalisée en médecine préventive universitaire) et 11% (étude réalisée en centre de planning familial). Aucune étude n’a été retrouvée dans une population de médecine générale. C’est cette prévalence que nous souhaitions étudier.

L’échec d’une étude de dépistage des infections urogénitales à Chlamydia trachomatis mise ne place auprès de 41 médecins généralistes picards nous fait poser la question de la faisabilité d’une étude épidémiologique en médecine générale.

En effet la participation des médecins et des patientes à une enquête épidémiologique ne paraît pas évidente à intégrer dans une pratique de soins primaires. La motivation des médecins à la participation de travaux de recherche est le lien avec le promoteur, l’intérêt scientifique perçu et le sentiment d’être partenaire de la recherche. Il faut aussi concilier ces travaux de rechercher demandeur de temps avec la gestion du cabinet. Le nombre d’études soumises aux médecins de façon non organisées ou inadaptées conduit à la difficulté de réalisation de ces études, notamment celles des internes pour leurs travaux de mémoire ou de thèse.

La création de groupes de médecins généralistes ouverts à la recherche permettrait de mieux structurer les études, de tisser un réseau entre les médecins, les internes et le département de médecine générale pour améliorer les conditions de réalisation des travaux des internes. Cela pourrait passer par la filière universitaire de médecine générale qui voit le jour en cette rentrée 2007-2008.

Mots clés : Chlamydia trachomatis, médecine générale, dépistage, non-participation